Le dualisme et les cycles du temps

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Edward Burne-Jones, "The Wheel of Fortune"

994 words

English original here [2]

« La manière générale imprécise d’observer voit partout dans la nature des opposés là où il y a non des opposés, mais des différences de degré. Cette mauvaise habitude nous a conduits à vouloir comprendre et analyser le monde intérieur, aussi, le monde moral-spirituel, en ces  termes d’opposition. Une quantité indicible de souffrance, d’arrogance, de dureté, de séparation, de frigidité, est entrée dans les sentiments humains parce que nous croyons voir des opposés au lieu de transitions. » – Nietzsche

Le dogme moral qui a infecté la Civilisation depuis le début est un DUALISME judaïque hérité du zoroastrisme et introduit par le virus du christianisme.

Le dualisme affirme qu’une bataille se déroule dans les deux royaumes spirituels et terrestres (et même à l’intérieur de chaque individu) entre deux opposés : « le bien et le mal ».

Non seulement ce dualisme a subverti notre Culture, mais il a transformé l’individu en une personnalité déchirée : c’est le résultat du refoulement de ce qui est considéré comme « mauvais » dans sa propre nature, par les dogmes moraux et religieux.

Les cycles du temps

Avant l’implantation de ce dualisme, les sociétés païennes ne dotaient pas les forces naturelles de tels attributs moraux absolus. Il y avait des forces créatrices et destructrices dans la Nature, souvent symbolisées par les dieux. Mais même les aspects destructeurs avaient des buts créateurs, et faisaient partie d’une unité cosmique transcendante.

Par exemple, dans quel contexte moral pouvons-nous placer des déités indo-aryennes comme Shiva et Kali ? Pour l’esprit dualiste occidental, elles seraient considérées comme « mauvaises » à cause de leur pouvoir destructeur primal. Mais pour les hindous, qui ont conservé l’ancienne sagesse aryenne, elles sont « au-delà du bien et du mal ». Elles incluent à la fois les aspects créateurs et destructeurs de la Nature dans leurs divers formes et rôles. Même leurs rôles destructeurs sont une partie vitale d’un processus cosmique CYCLIQUE de création-destruction-renouveau : Shiva dans sa Danse Cosmique de Destruction ouvre la voie à une autre série des Cycles sans fin de l’histoire.

Le Ragnarök

Les Germaniques et les Nordiques, comme leurs frères de race indo-aryens, avaient aussi cette cosmologie cyclique. La destruction apportée par le Ragnarök est le prélude à une nouvelle terre, une nouvelle humanité, un nouveau ciel et même un nouveau panthéon de dieux. Les dieux eux-mêmes ne peuvent éviter leur Destin, car sans la destruction du Ragnarök il y aurait stagnation et décadence.

Les forces obscures de Loki, Fenrir, Surtr, Garmr et Jörmungandr sont les Catalyseurs du Changement ; ainsi le Cycle continue : création-destruction-renouveau. C’est le processus inexorable qui peut être observé dans l’Histoire tout comme dans la Nature.

Les Perses aryens d’avant le zoroastrisme avaient une conception de cette interaction entre les forces de Lumière et les forces de l’Obscurité qui étaient vues comme deux aspects de Zervan, le Seigneur du Temps. La Lumière d’Ahura Mazda et l’Obscurité de Ahriman étaient toutes deux des émanations de Zervan. Le zoroastrisme divisa ces deux forces en deux forces morales opposées séparées du Seigneur du Temps. C’est de cela que le judaïsme et finalement le christianisme héritèrent leur DUALISME, qui a affligé l’Occident.

Certaines des sectes gnostiques rejetèrent le dualisme et restaurèrent l’ancienne sagesse avec la déité Abraxas, qui réunissait en elle-même les deux polarités. Le psychologue Carl Jung se tourna vers Abraxas lorsqu’il considéra l’interaction existant entre les polarités dans la Nature.

L’individuation

Jung fit revivre l’ancienne sagesse avec des méthodes et des termes scientifiques modernes, mais tirées des cultures préchrétiennes et non-chrétiennes et de l’Alchimie médiévale. Il cherchait à unifier les polarités à l’intérieur de l’individu afin de créer une personne complète (ceci étant appelé l’« individuation ») qui ne serait plus coupée de son OMBRE refoulée, soi-disant « mauvaise ». Cette « individuation » de la psychologie jungienne est également apparentée à la quête occultiste de la Connaissance.

Jung cherchait le moyen de ramener une civilisation chrétienne névrotique à la complétude des temps païens. Il comprit la nécessité de permettre au barbare refoulé se cachant dans l’homme moderne de ressurgir et de trouver une expression moderne. D’où son appui à l’Allemagne nationale-socialiste en tant qu’expression de l’Ombre refoulée des Germains, [Ombre] symbolisée par Wotan.

Neo-païens christianises

Le dualisme moral judéo-chrétien est maintenant si profondément installé dans la psyché occidentale que même ces païens qui pensent être en-dehors du contexte chrétien sont aussi imprégnés de dualisme que n’importe quel chrétien.

Ces « néo-païens » (sic) ont fait de leurs tribaux guerriers des dieux internationalistes et pacifistes ! Là où les attributs guerriers ne peuvent pas être ignorés, ils ont été transformés en « voie du guerrier pacifique » (beurk !). Tyr, Thor et Odin ont été castrés. Les néo-païens ont simplement fait des anciens dieux des reflets de leurs propres « Soi » dualisés. Ils ont refoulé les aspects obscurs comme étant « mauvais ». Ces néo-païens sont pires qu’inutile ; ils sont un autre aspect du dualisme qui conduit le peuple européen à l’autodestruction.

Même beaucoup (la plupart ?) des « odinistes » purs et durs ont une cosmologie qui est essentiellement chrétienne. Ils ont transformé les Ases et les Géants [Jötuns] en forces morales adverses, du « bien contre le mal » – ODIN (OU BALDUR) EST LEUR JESUS. LOKI EST LEUR SATAN. LE RAGNARÖK EST LEUR ARMAGEDDON. Toute la signification de la cosmologie cyclique indo-européenne a été rendue nulle et vide.

L’héritage païen a été dualisé . . . christianisé !

Il y a quelques païens, cependant, qui continuent à honorer l’ancienne sagesse. Ils voient le cosmos comme un jeu de polarités, non comme un champ de bataille de dualités morales. C’est cela qui est la base de l’EVOLUTION. Sans cette catalyse l’humanité régresserait dans la masse nébuleuse à partir de laquelle elle a évolué. C’est précisément vers cet état dégradé que les religions et les moralités du déclin nous attirent aujourd’hui. Que notre route soit celle des étoiles !

SALUT A ODIN ! SALUT A LOKI !