Comment nous nommer ?

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Le nom que l’on se donne est quelque chose d’essentiel. On peut même arguer que l’essence d’une personnalité, individuelle ou collective, réside dans son nom. Or, chez les peuples d’ascendance européenne (appelons-les ainsi pour l’instant), l’hésitation concernant leur autodénomination est déjà révélatrice d’une crise d’identité gravissime. D’autres peuples ou communautés n’ont aucune hésitation sur le nom qu’ils doivent se donner : les Arabes, les Africains, les Juifs (au sens de peuple ou communauté ethnoculturelle), les Turcs, les Chinois, les Japonais, etc. – tous se désignent eux-mêmes par le nom que tout le monde leur reconnaît. Peut-être la catégorie des « Musulmans » deviendra-t-elle un jour opérative (ce qui serait par ailleurs un signal inquiétant), tout comme durant les siècles passés les Européens se désignaient souvent sous le nom générique de « Chrétiens ». En tous cas, les peuples ou ensembles ethniques précités n’hésitent pas concernant leur autodénomination. Cela montre qu’ils savent qui ils sont, d’où ils viennent et où ils vont.

Les peuples d’ascendance européenne, par contre, ne savent plus très bien quel nom se donner, collectivement, en-dehors de toute appartenance nationale étroite. Plusieurs noms ont été, ou sont encore, utilisés :

Les « Blancs ». Terme souvent utilisé, en particulier aux USA, mais c’est un terme trop général, qui ne semble prendre en compte que la couleur de la peau (et qui admet implicitement la division du genre humain en trois grandes « races » : blanche, jaune et noire). Or une grande partie des Arabes, des Juifs (nos pires ennemis, qui font tout pour nous détruire par le métissage !), des Iraniens, des Turcs, etc., peuvent être classés comme « Blancs ». Cela pose un gros problème. Ou alors il faudrait utiliser le nom de « Blancs » avec une arrière-pensée : seuls les Blancs d’ascendance européenne seraient de « vrais » Blancs (et c’est bien le sens du mot « White » tel qu’il est utilisé dans les milieux racialistes blancs aux USA ; à noter que le terme « Euro-Americans » se rencontre aussi occasionnellement). Ou bien il faudrait inventer une autre catégorie pour les nombreux peuples (sémitiques, notamment) qu’on ne peut pas ou qu’on ne souhaite pas assimiler aux « Blancs », aux « Jaunes » ou aux « Noirs ». Comment les nommer ? Les « Beiges » ? (dixit un humoriste maghrébin !). Les « Bruns » ? (un groupe ultra-raciste américain n’hésite pas à utiliser le terme infâmant de « races de boue »). « Blanc » est manifestement un terme trop général, trop imprécis.

Les « Caucasiens ». C’est le terme (inventé par Blumenbach en 1775) officiellement utilisé aux USA, signifiant à peu près « Blancs non-sémites » (le terme de « Caucasoïde » est parfois utilisé dans la mouvance « White Nationalist » aux USA). L’utilisation de ce terme peut aussi laisser entendre qu’on accepte la thèse selon laquelle l’ethnogenèse des « Blancs » aurait eu lieu dans la région du Caucase, ce qui peut poser certains problèmes quant à l’histoire des « Blancs » et/ou des Indo-Européens. Il n’est pas sûr que le Caucase ait été l’habitat originel des Indo-Européens ; il a pu être une « étape » après la dispersion, dans l’hypothèse de l’origine hyperboréenne des Indo-Européens (hypothèse audacieuse, mais qui ne peut pas être rejetée si l’on n’accepte pas aveuglément le dogme officiel du « Ex Oriente Lux »). Au passage, notons aussi que les Russes utilisent souvent le nom de « Caucasiens » dans un sens quelque peu péjoratif, pour désigner les Tchétchènes et autres peuples montagnards. Le nom de « Caucasien » est donc également trop imprécis, et de plus fâcheusement attaché à une région particulière.

(A noter cependant la remarque de H.F.K. Günther, citant Kretschmer, sur l’étymologie du mot Caucase, qui serait un mot d’origine indo-européenne, et qui signifierait « brillant comme la glace ».)

Les « Aryens ». C’est probablement le nom que se donnaient réellement les Indo-Européens d’avant la dispersion, signifiant les « nobles » (ces Indo-Européens étaient des peuples patriarcaux extrêmement guerriers – et même « prédateurs » selon Alain Daniélou –, contrairement aux Anciens Européens d’avant les invasions indo-européennes – voir plus loin). Ce nom « Aryen » fut extrêmement à la mode durant les deux siècles précédents, et faillit s’imposer définitivement, non sans raisons. Cependant son utilisation pose problème, non seulement parce qu’il est associé à un régime totalitaire du XXe siècle, mais aussi et surtout parce qu’il désignait à l’origine un peuple proto-indo-européen qui n’existe plus au sens strict aujourd’hui. Comme l’explique très lucidement l’auteur racialiste américain « Irmin », les mélanges raciaux et ethniques entre « Blancs », avec pas mal d’ajouts de non-Blancs (Huns, Maures, Juifs, etc.), ont été tels qu’il serait très difficile de trouver aujourd’hui des Blancs « aryens » à 100% (voir ce très important article, « Les Aryens et le nationalisme racial »). Le mot « Aryen » est très séduisant par son coté « essentialiste » et « originel » (il est basé sur la racine Ar), mais il a tendance à réduire l’identité « blanche » (ou « européenne ») à sa composante biologique ; celle-ci est certainement une base nécessaire, mais l’importance de la « race de l’âme » ne doit pas être négligée, comme nous l’ont enseigné L.F. Clauss et J. Evola. Etre un « pur Aryen » biologiquement (si une telle chose est possible) n’est pas très utile si l’on est imprégné d’esprit commercial et démocratique, ou si l’on est un dévot d’une religion abrahamique… Le mot est aussi facteur de division entre Européens, car certains peuples ou individus seront toujours encouragés à se prétendre plus « aryens » (ici quasiment synonyme de « nordiques ») que d’autres…

Une tentative pour « sauver » l’appellation « Aryen » serait de l’utiliser dans une perspective mystico-religieuse, pour désigner un individu qui aurait reçu une initiation particulière – et dans ce cas il ne peut s’agir que des deux premières castes, la caste « brahmanique » et la caste guerrière (on voit mal un marchand ou un « commercial » moderne revendiquer le titre d’« Aryen », qui signifie « noble », rappelons-le…). Cette approche, inspirée de l’hindouisme, se retrouve aussi chez Julius Evola.

Une autre tentative, plus moderne et racialiste, serait d’utiliser le mot « Aryen » pour désigner uniquement les « Blancs » racialement conscients et/ou ceux qui ont un comportement vraiment noble (c’est-à-dire un très petit nombre, malheureusement).

Nous citons ces deux approches comme des pistes de réflexion. La première est évidemment bien mieux fondée et bien plus intéressante, mais il n’est pas sûr que cela suffise pour « sauver » le mot « Aryen », trop « biologisant », ou au contraire trop « idéaliste » – en tous cas trop discrédité.

Les « Indo-Européens ». C’est l’appellation à la mode dans toute la mouvance de l’extrême-droite radicale et racialiste (et elle est souvent utilisée comme un simple substitut politiquement correct pour « Aryens »), mais il faut admettre elle n’est pas sans défauts. D’abord, « indo-européen », au sens linguistique, désigne un vaste ensemble humain incluant l’Iran, le Pakistan (la langue urdu est quasiment identique à l’hindi), la moitié nord de l’Inde, etc. Donc, comme pour le mot « Blancs », il faudrait utiliser le nom « Indo-Européens » dans une perspective « racialiste », en réservant ce nom aux « vrais » Blancs et en excluant ceux qui ne le seraient pas. De plus, le critère linguistique exclut même quelques authentiques peuples européens comme les Basques (qui sont plus anciens que les Indo-Européens !), les Finnois, les Estoniens, et les Hongrois (qui sont « adoptés » depuis longtemps dans la famille européenne). On ne peut donc pas utiliser ce terme « Indo-Européens » de manière strictement linguistique. On ne peut l’utiliser que dans un sens ethniciste/racialiste plus étroit, mais alors la composante « Indo- » (dans « Indo-Européens ») posera un gros problème : comment un nom destiné à nous permettre de nous ressaisir de notre identité profonde, comment un nom à vocation nécessairement essentialiste peut-il contenir une composante étrangère à l’Europe et aussi éloignée dans l’espace ? Car les Indous (concept civilisationnel, désignant les peuples issus de la civilisation de l’Indus – incluant les Pakistanais –, par opposition à « hindous », désignant les adeptes d’une religion) d’aujourd’hui ne sont pas des Européens, même si la religion védique fut jadis introduite par des Indo-Européens. Le lien entre l’Europe et l’Inde est réel, les Vedas peuvent (et doivent) servir d’inspiration pour une renaissance païenne en Europe, mais les Indous d’aujourd’hui sont très différents de nous, à la fois dans leur civilisation, leurs pratiques sociales (les castes) et religieuses (même dans la moitié nord), et leur phénotype (exceptées quelques lignées de brahmanes au teint clair).

Ce n’est pas tout : un troisième défaut important apparaît. En effet, le fait de s’identifier aux « Indo-Européens » interdit de remonter plus haut dans le passé pré-indo-européen de l’Europe. Or nous savons qu’une civilisation européenne parfaitement identifiable existait déjà avant les Indo-Européens (et avant les civilisations du Moyen-Orient, soit dit au passage) et que ses pratiques religieuses incluaient le culte de la Terre-Mère, le culte solaire (le char et la barque du soleil), l’observation des constellations, l’utilisation des mégalithes et des cercles de pierres (« cromlechs ») ou de bois ; les découvertes archéologiques se sont multipliées ces dernières années en Europe centrale et dans les Balkans (les plus célèbres étant celles du disque de Nebra et du temple de Goseck), et ne laissent aucun doute quant à l’existence d’une civilisation européenne pré-indo-européenne. Une autodénomination, destinée à réveiller et à ressaisir l’essence de notre identité, doit nécessairement intégrer tout le passé européen, qui forme une continuité culturelle depuis plusieurs milliers d’années (et même depuis 30.000 ans, selon Dominique Venner ; voir son très important livre Histoire et tradition des Européens). Un contre-argument souvent avancé est que ce sont bien les Indo-Européens qui ont structuré les sociétés européennes actuelles (avec la « tripartition fonctionnelle ») et qui lui ont donné son identité linguistique majoritaire. Mais cela ne suffit pas à clore le débat, et il faut finalement se rendre à l’évidence : l’histoire de l’Europe n’a pas commencé avec les Indo-Européens. L’Europe pré-indo-européenne était déjà la nôtre, bien reconnaissable, et elle n’était ni « arriérée » ni « barbare », bien au contraire (si les Anciens Européens ont laissé peu de traces, c’est simplement parce qu’ils utilisaient des constructions en bois). Cette ancienne société européenne (matriarcale semble-t-il) a fusionné avec celle (patriarcale et guerrière) des Indo-Européens (ce qui apparaît dans les « guerres de fondation » des diverses mythologies IE, par exemple le conflit entre Ases et Vanes), mais elle n’a aucunement disparu.

Malgré sa « souplesse » et la faveur dont il jouit actuellement dans les milieux identitaires, le terme « Indo-Européens » pourrait se révéler de plus en plus inadéquat en vue d’une reconquête de notre identité totale et essentielle, jusqu’à notre passé le plus lointain.

Les « Boréens ». Ce curieux mot, forgé par l’ésotériste Fabre d’Olivet au XIXe siècle et remis à l’honneur par l’historien identitaire D. Venner (bien conscient des défauts des autres appellations disponibles), se réfère aux Hyperboréens, donc au Nord. Il ne s’agit pas seulement du nord géographique, mais aussi du nord mythique, car l’Hyperborée est un « mythe unifiant » qui se retrouve dans les traditions de la plupart des peuples indo-européens (y compris en Iran et en Inde). Le nom de « Boréens », tout en évitant certains défauts des termes précédemment analysés, met l’accent sur une lointaine origine nordique, et même arctique, des peuples d’ascendance indo-européenne. Il s’agit d’une tentative consciente de fonder l’identité européenne sur une origine suffisamment éloignée dans le passé pour ne pas avoir d’effets trop diviseurs, tout en s’adjoignant la force du mythe.

Cependant ce terme de « Boréens », s’il peut facilement être accepté par les Celtes, les Anglo-Saxons, les Germains, les Baltes et les Slaves, n’est guère séduisant pour les Européens du Sud, attachés à la civilisation gréco-latine et méditerranéenne.

A noter que dans le cas d’un réchauffement climatique, comme le remarquent plusieurs auteurs de la mouvance identitaire, l’Océan Arctique libéré des glaces pourrait redevenir le centre, la Mare Nostrum d’un futur empire nord-européen (le « Septentrion », comme l’appelle Guillaume Faye) regroupant les trois blocs Canada/Alaska, Europe du Nord et Russie/Sibérie. Les « Boréens » se regrouperaient donc autour de la région d’où ils sont issus : bel exemple de retour à l’origine. Dans la perspective d’une submersion de l’Europe du Sud (Balkans compris) par les peuples arabo-africains et par l’islam (et d’une submersion des Etats-Unis par les peuples « non-blancs »), le Nord deviendrait donc à la fois le dernier bastion et le lieu de la renaissance des « Boréens » ; l’Europe du Sud, métissée et submergée, serait abandonnée à son sort et deviendrait ce que certains théoriciens néoconservateurs américains appellent l’« Eurabia ». Le nom de « Boréens » trouverait ainsi une justification profonde qu’il ne possède pas encore.

Mais, encore une fois, cette perspective n’est guère attrayante pour les Européens du Sud, qui pourraient se sentir « sacrifiés à l’avance » par le choix d’une dénomination aussi « nordico-centrée ». Remarquons aussi que le terme de « Boréens » a un contenu racial « nordiciste » subliminal : même si rien n’est affirmé formellement, dans la perspective hyperboréenne la race « blonde aux yeux bleus » est de facto placée au centre de l’humanité européenne. En ce sens, le terme de « Boréen » apparaît proche de celui d’« Aryen ».

Le terme « Boréens » possède à la fois un avantage et un défaut évidents : il est presque inconnu. Ce terme pourrait-il s’imposer dans l’avenir ? Il est encore trop tôt pour le dire. Mais même s’il ne le pouvait pas, son émergence aura eu le mérite de provoquer un approfondissement de l’indispensable réflexion sur notre identité – nous autres les Européens.

– D’autres termes se rencontrent occasionnellement : Nordiques (très réducteur, et utilisé comme un quasi-synonyme d’« Aryen » sous le Troisième Reich), Nordides (un peu moins réducteur que « Nordiques », et correspondant à peu près au terme « Nordish », forgé par l’auteur américain R. MacCulloch), Hyperboréens (très maladroit et bien inférieur à « Boréens »), Euro-Aryens (par opposition à « Indo-Aryens »), Euro-Blancs (soulignant le fait que tous les Blancs ne sont pas des Européens, mais néanmoins difficilement utilisable), Europoïdes (un mot assez disgracieux utilisé par le leader néo-nazi maltais Norman Lowell, par opposition à « Mongoloïdes » et « Congoïdes »), Caucasoïdes (terme utilisé par l’activiste américain David Lane, toujours par opposition à « Mongoloïdes » et « Congoïdes »), Ethno-Européens (terme suggéré par la revue « identitaire » française Réfléchir & Agir ; l’idée sous-jacente est évidente, mais ce terme semble difficilement utilisable pour une autodénomination).

Toutes ces réflexions et hésitations sur le nom que nous devons nous donner (et il est absolument vital de nous en donner un !) montrent bien que nous avons un très grave problème d’identité. Comme le dit « Irmin » : « Ce dont nous avons réellement besoin est d’un terme qui signifie ‘Blancs non-juifs d’ascendance européenne’. Malheureusement, un tel terme n’existe pas. ‘Blanc’ et ‘Aryen’ sont des substituts acceptables, mais seulement si nous sommes conscients de leurs défauts ».

D’abord, la formule d’« Irmin » est à la fois très vraie et très insuffisante ; le terme « non-juifs » ne convient manifestement pas (hormis le fait qu’il reconnaît les Juifs comme nos ennemis les plus dangereux, nos « opposés polaires »). Doit-on considérer que les Arabes, les Kurdes, les Iraniens, les Arméniens, les Turcs, les Afghans, etc., ne sont pas des Blancs ? (pourtant un nombre non négligeable d’entre eux a un phénotype très proche du nôtre – et pour cause). Doit-on les considérer comme des Européens ? La réponse de principe doit être : NON. Mais puisque le génotype (le « sang », disait-on au XIXe siècle) « européen » est présent chez tous ces peuples, nous pouvons sans crainte intégrer un certain nombre d’individus issus de ces peuples – à condition que ce nombre ne dépasse pas un certain plafond, et que nous puissions choisir souverainement – et selon des critères avant tout raciaux et phénotypiques, disons-le clairement – quels individus nous acceptons ou pas. Il vaut donc mieux dire : « Ce dont nous avons réellement besoin est d’un terme qui signifie ‘Blancs d’ascendance européenne’ – et cela doit signifier : même si cette ascendance est lointaine et apparente seulement dans le phénotype » (en donnant un sens avant tout racial au terme « ascendance européenne », bien sûr). Il va de soi qu’en plus du critère racial, les critères sanitaire, économique, linguistique et religieux (les adeptes trop fervents des trois religions abrahamiques ne sauraient être les bienvenus…) devront aussi être pris en compte (à moins d’utiliser des méthodes plus brutales comme le « Lebensborn », ce qui n’est pas souhaitable dans l’absolu).

Ensuite, « Irmin » est peut être un peu pessimiste en concluant que ce mot n’existe pas. Il existe peut-être une solution simple. Paraphrasant Nietzsche, nous pourrions dire : « Voyons-nous en face, nous sommes des Européens ! ».

Pour l’instant, cette autodénomination n’est pas encore assez forte, pas encore assez signifiante, sur le plan de l’identité ethnique, pour plusieurs raisons.

D’abord, les Européens, après 1492, sont sortis de leur continent d’origine et ont colonisé le Nouveau Monde et même d’autres territoires (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, sans parler de leur malheureuse aventure coloniale en Asie et en Afrique). Il y a donc un grand nombre d’Européens en-dehors de l’Europe.

Ensuite, le débat existe encore sur la question de savoir si les Russes sont des Européens ou non. Ethniquement, ils le sont sans aucun doute, mais le point important est de savoir s’ils se considèrent eux-mêmes comme des Européens (or ils semblent se considérer d’abord comme des Russes) et si le reste du monde les considère comme des Européens (là aussi, la réponse sera sans doute la même).

Enfin, dans leur terrible décadence qui a commencé au milieu des années 1960, les Européens ont laissé entrer sur leur territoire des dizaines de millions d’individus issus de races ou d’ethnies étrangères, et ces gens, qui ne sont évidemment pas des Européens, sur le plan ethnique et racial, possèdent en nombre de plus en plus grand la citoyenneté de l’une ou l’autre des nations de l’Europe.

Le message identitaire contenu dans le terme « Européens » est donc brouillé. Mais il se pourrait qu’il le soit de moins en moins dans l’avenir. En effet, le nombre (et la part proportionnelle) de « Blancs » présents sur d’autres continents ne cesse de diminuer. Très bientôt, dans  quelques décennies, les « Euro-Blancs » seront minoritaires aux USA (ils le sont déjà dans certains Etats). Le Canada « blanc » est menacé aussi. Les Blancs d’Australie et de Nouvelle-Zélande sont isolés au milieu d’un océan humain asiatique. Les Blancs ne sont presque plus présents en Afrique (on se souvient de la déconfiture de la France en Côte d’Ivoire en 2004), à part les quatre ou cinq derniers millions d’Afrikaners, qui sont en très fâcheuse posture (comme les Puritains américains, eux aussi ont cru être un « peuple élu » muni de la Bible, mais le livre juif ne leur a pas porté chance). Le nombre de Blancs baisse aussi en Amérique Latine où on assiste aussi à un réveil (tout-à-fait légitime) de l’identité amérindienne et à l’émergence d’une nouvelle « race » brésilienne. Il y aura donc, de facto, de moins en moins d’Européens en-dehors de leur vraie Patrie, l’Europe.

Les Russes, par ailleurs de plus en plus « occidentalisés » dans leur mode de vie, émigrent de plus en plus vers l’ouest de l’Oural, abandonnant les étendues glaciales de la Sibérie et des provinces du Nord (et abandonnant aussi le mode de vie rural traditionnel, malheureusement). Le territoire de Vladivostok compte à peine plus de huit millions de Russes, face à un océan humain chinois. La partie de la Russie qui se trouve à l’ouest de l’Oural (la « Russie d’Europe ») contient déjà 80% de la population russe. La Russie a en outre un très grave problème démographique (surtout comparativement aux peuples turcophones/musulmans, dont la natalité a explosé). Toute la Sibérie (à l’exception de la zone toute proche de l’Oural) est en train de devenir un vaste « Kosovo », appartenant de jure à la Russie, mais de plus en plus vide de population russe (et on sait comment se termine ce genre de processus).

(A noter la déclaration sibylline de Madeleine Albright il y a quelques années, qui, bien que n’exprimant pas un point de vue officiel, a dit qu’« il est injuste que la Sibérie appartienne seulement à la Russie ».)

Certains petits territoires qui, juridiquement, appartenaient à une nation européenne (Hong-Kong, Macao), ont été rendus à leur possesseur légitime (en 1997 et 1999, respectivement). L’heure sonnera peut-être pour quelques autres (les Kouriles, et les possessions françaises outre-mer), soit légalement et pacifiquement, soit dans le contexte d’un effondrement général de l’actuel ordre « occidental » du monde.

On assiste (et cela se voit sur la carte) à une rétraction rapide du monde « blanc », c’est-à-dire européanisé. Les Européens sont en train de se replier sur leurs territoires d’origine, qui se situent tous au nord du globe terrestre. De fait, les Européens sont le produit des ères glaciaires. Les Européens sont liés au Nord – biologiquement, historiquement, sentimentalement, mystiquement. Le Nord les protège. Partis du Nord (le « mythe d’Hyperborée »), les Européens y reviennent (le « Projet Septentrion »). Retour à l’Origine…

Les Blancs doivent défendre en priorité les parties nordiques de l’Europe et de l’Amérique. Les Blancs (les « Boréens ») ont toujours eu une relation spéciale avec le Nord. Ils seront sans aucun doute plus motivés pour défendre l’Europe du Nord plutôt que la Sicile ou l’Andalousie – le Canada plutôt que la Californie ou Hawaï. L’homme blanc a un lien particulier avec le paysage nordique (neige, forêts, rivières, chutes d’eau, lacs, montagnes, etc.). L’Australie et la Nouvelle-Zélande ne sont pas la patrie de l’homme blanc.

Rétraction du monde blanc et retour à l’Origine : il y aura donc de moins en moins d’écart entre la signification essentielle des mots « Blanc » et « Européen » ; ce dernier mot est peut-être en train de reprendre le sens ethnique et racial qu’il avait au début de l’expansion européenne, à partir de 1492.

Le principal problème est que la présence massive de non-Européens (Arabes et Africains en majorité) en Europe contribue à brouiller gravement le contenu identitaire du mot « Européens ». Mais, au fur et à mesure que les Européens « de souche » se sentiront placés le dos au mur, envahis sur leur propre sol, les résistances sont et seront de plus en plus fortes face à cette invasion, et si juridiquement les nouveaux venus sont pour l’instant des citoyens « européens », ils ne seront peut-être plus regardés comme tels dans un futur pas très éloigné, peut-être d’ici à la fin du siècle. Dans un contexte d’effondrement général de l’Occident, la situation pourrait changer radicalement. Les zones d’Europe où les Arabo-africains sont (ou seront bientôt) en majorité pourraient se séparer de l’Europe « blanche » et proclamer leur rattachement à un « Califat » musulman régnant sur les deux rives de la Méditerranée (l’« Eurabia » envisagée par certains théoriciens américains). Et dans le cas d’un « réveil » tardif mais brutal des Européens (qui possèdent un fond guerrier, ne l’oublions pas !), les nouveaux-venus pourraient être expulsés en quasi-totalité des pays d’Europe (la « Reconquista européenne » prônée par G. Faye). Les deux hypothèses ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Dans les deux cas, le hiatus entre la citoyenneté juridique européenne et l’identité ethnique européenne disparaîtra automatiquement.

A la fin de ce siècle, c’est-à-dire très bientôt, l’identité ethnique et raciale des Européens sera une chose qui, peut-être, ira de soi. « Européen » est un nom que nous devons reconquérir.

Quant aux Blancs d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’Amérique du Nord, ils risquent d’être submergés durant la seconde moitié de ce siècle. Leurs compatriotes non-Blancs les regarderont de plus en plus comme des « Blancs », c’est-à-dire en fait comme des descendants d’Européens. Au lieu de se voir comme l’avant-garde de l’empire américano-occidental, les Australiens et les Néo-zélandais feraient sans doute mieux de reconnaître qu’ils vivent en Asie/Océanie et d’accepter de vivre en tant que minorité blanche dans une région qui sera forcément dominée un jour par une grande puissance asiatique (et il n’y a pas de honte à être une minorité blanche dans une civilisation non-blanche, sauf si cela se passe en Europe : l’Europe doit rester aux Européens !).

Finalement, c’est peut-être le dessinateur Hergé qui aura le dernier mot. Dans l’un de ses meilleurs albums (Le Lotus Bleu, 1936), son héros Tintin, déguisé en Chinois, veut se réfugier dans la concession britannique de Shanghai. Comme le soldat britannique de garde lui refuse l’entrée, Tintin enlève sa coiffure chinoise et ses lunettes pour se faire reconnaître (c’est-à-dire pour montrer qu’il n’a pas les yeux bridés) et dit :

« Mais regardez-moi… vous voyez bien que je suis Européen ! »

Le soldat britannique – et l’officier de service, appelé par le premier –, esclaves du répugnant légalisme démocratique (qui fait toujours passer les abstractions avant la réalité, et qui vient en fait du judaïsme), persistent à lui refuser l’entrée et le laissent capturer par les Japonais. Cependant, le message « racialiste » contenu dans le dessin d’Hergé est toujours valable.

Quant à Guillaume Faye, comme d’habitude, il ne fait pas dans la nuance : « …les populations d’origine ethnique européenne émigrées sur d’autres continents (de l’Argentine à l’Australie, en passant par le Canada et les Etats-Unis) ne sont plus ‘européennes’ parce que leurs intérêts territoriaux ne sont plus ceux de l’Europe. L’Européen ne peut donc être que l’homme de souche européenne qui vit en Europe [souligné par G. Faye] ; mais doivent être exclus de cette définition l’immigré extra-européen qui vit sur ce continent, comme l’ancien Européen qui vit sur un autre continent » (additif à la réédition de son livre Nouveau discours à la nation européenne, éditions de l’Aencre, 1999).

G. Faye adopte ici une définition politique et territoriale plutôt qu’une définition ethno-biologique. Ceci posé, on peut alors s’orienter vers une « Alliance Boréenne », une « Triplice » associant trois grands blocs : Amérique du Nord (réunissant le Canada et la partie nord des Etats-Unis), Europe (avec ou sans l’Ukraine, c’est une question en suspens) et Russie (incluant au moins une partie de la Sibérie, si toutefois la Russie parvient à la conserver). Dans cette perspective géopolitique cohérente, « Américains », « Européens » et « Russes » pourraient conserver leur nom et une identité distincte, tout en étant étroitement unis dans une grande « Alliance Boréenne » à trois têtes (retombant comme par hasard sur le chiffre trois, chiffre sacré des Indo-Européens – le Nord et le chiffre trois : deux forces bénéfiques pour les Indo-Européens). La remarque de Faye est ainsi à la fois intégrée et dépassée (dans cette perspective, le concept d’Eurosibérie doit évidemment être abandonné). Cette « Alliance Boréenne » ne sera bien sûr possible que lorsque les Etats-Unis auront renoncé à leur « sécession » (car, ontologiquement, la fondation des Etats-Unis fut bien une sécession) vis-à-vis de la civilisation-Mère (l’Europe) et à leur utopie biblique, capitaliste et multiraciale. Tant que l’Empire américain ne renoncera pas à son utopie multiracialiste et à son hostilité envers l’Europe (la civilisation-Mère), le concept d’alliance euro-russe (« l’Euro-Russie ») restera valable (et nécessaire).

Tous les Blancs de l’Hémisphère Nord unis dans une Triple Alliance, dans une Alliance Boréenne : voilà enfin un espoir à l’horizon, et une perspective à la fois exaltante et réaliste, intégrant ethnopolitique, géopolitique et chronopolitique.

Et bien sûr dans cette Triple Alliance, l’Europe aura la place centrale. Et c’est bien normal, puisqu’il s’agit de la Civilisation-Mère, de la Mère-Patrie (la Terre des Ancêtres) de tous les Blancs, de tous les Indo-Européens. L’Amérique et la Russie sont deux extensions latérales de l’Europe blanche. Si « la race nordique est le noyau de la race blanche » (V. Avdeiev), l’Europe demeure le centre du monde blanc.

* * *

Ce texte n’est évidemment qu’un essai, peut-être maladroit, pour stimuler la réflexion sur notre identité. Le débat n’est pas clos. Mais en définitive nous devrons bien nous (re)donner un nom.

Updated : 29 octobre 2011