La nécessité de l’anticolonialisme

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L’anticolonialisme doit être une composante de toute idéologie qui tente de défendre les identités enracinées. Il est nécessaire de s’opposer au déracinement des peuples qui accompagne la recherche du pouvoir et de la richesse. Dans sa forme impériale historique tout comme dans son déguisement financier moderne, le colonialisme a déformé le colonialiste aussi bien que le colonisé, mélangeant, diluant et même annihilant des cultures et des peuples entiers. Nous connaissons l’impact négatif du colonialisme sur les colonisés. Cependant, ses conséquences pour les gens des nations coloniales sont rarement discutées, afin de renforcer un récit qui diabolise l’histoire européenne.

Malheureusement, beaucoup de Blancs moyens patriotes ressentent une certaine forme de fierté devant leur histoire impériale. Ils ne comprennent pas qu’ils sont eux aussi ses victimes. Cachés au fond des archives historiques, il y a les pauvres Blancs de la classe ouvrière qui servirent de chair à canon pour le programme des ploutocrates désirant étendre leur empire mercantile. Ils furent mis en concurrence avec la main d’œuvre étrangère, parfois même avec la main d’œuvre servile. Regardez comme les souffrances de milliers d’Irlandais, d’Ecossais et d’Anglais forcés à devenir des serviteurs précaires – c’est-à-dire, en fait, des esclaves blancs – par l’Empire britannique en Amérique ont été habilement effacées de la connaissance publique. Combien de gens connaissent la lutte des travailleurs australiens blancs qui s’opposèrent au pouvoir colonial anglais, lequel voulait faire baisser leurs salaires par l’importation d’immigrants indiens et chinois ? Ces faits sont cachés à notre conscience par nos dirigeants, le résultat final étant un appui suicidaire à un système exploiteur ou un complexe de culpabilité qui alimente le néocolonialisme moderne sous le déguisement des « droits de l’homme » et du « progrès ».

S’il existe une quelconque nostalgie pour les empires du passé parmi les Blancs patriotes, celle-ci devrait être balayée lorsqu’ils comprendront en quoi ces empires se sont transmués. Quand des empires immenses ne maximisaient plus leurs profits, leurs contrôleurs eurent l’idée de dissoudre les frontières entre eux pour imposer une oligarchie financière vraiment mondiale. Aujourd’hui le programme derrière le colonialisme est mis à nu : il ne concerna jamais le courage et l’exploration, mais l’exploitation économique de tous les peuples du monde. Ce n’est pas le courage faustien, mais l’avidité mercantile qui conduit la volonté de dévorer la terre entière.

Si le colonialisme n’est pas un phénomène uniquement européen, nous examinerons ici la manière dont le colonialisme européen se transforma et devint le néocolonialisme mondial qui nous tourmente aujourd’hui. Avant ce qui est appelé l’« Age des Explorations » qui vit la naissance d’empires coloniaux européens outre-mer, il y eut un changement significatif des valeurs de l’Europe. Avant la Renaissance, l’Europe occidentale était dominée par les valeurs féodales, qui étaient essentiellement de nature religieuse. Nous voyons ici des idées supra-politiques dominer le discours politique. Pour citer Julius Evola sur le régime féodal :

« Dans ce type de régime c’est le principe de pluralité et d’autonomie politique relative des parties individuelles qui est souligné, ainsi que le contexte approprié de l’élément universel, ce unum quod non est pars [ce Un qui n’est pas partie, c’est-à-dire Dieu] qui seul peut vraiment organiser et unifier ces parties, non en les opposant mais en présidant chacune d’elles à travers les fonctions transcendantes, supra-politiques et régulatrices que l’universel incarne. »

Dans cette citation nous voyons que le fondement de la Cité est religieux, ses parties unifiées par le pouvoir divin. A mesure que le système féodal déclinait, ce qui était vu comme la sainte vocation de l’habileté politique fut remplacé par la simple diplomatie humaniste. A la place de l’unité spirituelle, l’émergence de l’Etat-nation et de son absolutisme fournit les forces   asservissantes du politique. De ce grand soulèvement nous voyons la montée des classes mercantiles, particulièrement en Italie, alors que le Saint Empire romain féodal reculait dans la péninsule. Cela conduisit à la Renaissance. Si certains peuvent voir la Renaissance comme le renouveau des vertus classiques perdues sous la domination du despotisme chrétien, elle fut superficielle, exaltant un humanisme et un individualisme décadents qu’on ne trouve pas dans les sociétés païennes saines. Elle n’était pas Sparte.

Evola expose les conséquences :

« Dans le domaine de la culture, ce potentiel produisit l’explosion tumultueuse de multiples formes de créativité presque entièrement privées de tout élément traditionnel ou même symbolique, et aussi, sur un plan externe, la dispersion presque explosive des populations européennes dans le monde entier durant l’âge des découvertes, des explorations et des conquêtes coloniales qui survinrent durant la Renaissance et l’âge de l’humanisme. Ce furent les effets d’une dispersion des forces ressemblant à la dispersion des forces qui suit la désintégration d’un organisme. »

Le colonialisme européen commença quand l’âme de l’Europe mourut. A la place de Dieu, se trouvait l’avidité et l’adulation de soi humaine. La domination des valeurs matérialistes que nous voyons aujourd’hui est une conséquence directe de l’inversion des valeurs qui résulta de la mort de la féodalité.

Comme tous les systèmes où l’argent est le bien le plus élevé, le nouveau régime colonial était dominé par des forces mercantiles. Le pouvoir financier derrière l’empire espagnol était la dynastie bancaire des Fugger, qui fut plus tard remplacée par des marchands génois après que l’Espagne ait été en faillite plusieurs fois durant le règne de Philippe II. D’une manière similaire à l’aventurisme étranger de l’Amérique, les rêves impériaux de l’Espagne menèrent l’Etat à la ruine et le laissèrent à la merci de créanciers avares. Cela ne serait sûrement pas la dernière fois que les bénéfices du colonialisme allèrent dans les poches de banquiers aux cruels dépens des gens de la nation. Les problèmes financiers de l’Espagne conduisirent l’un de ses anciens territoires à déclarer son indépendance et à poursuivre ses propres ambitions coloniales.

Ce furent les Pays-Bas, qui créèrent un empire mercantile au moyen de la banque internationale. Un peu comme les créanciers modernes tiennent des nations entières, comme la Grèce, sous leur emprise, les marchands hollandais prêtaient à des gouvernements étrangers et ensuite demandaient des concessions lorsque ces derniers ne pouvaient pas payer. De plus, les Hollandais créèrent ce qui est souvent considéré comme la première multinationale pour poursuivre leur profit colonial, la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales. Cette corporation était dotée d’un grand pouvoir, et même du pouvoir de déclarer la guerre. Ainsi les Hollandais ordinaires allèrent mourir à l’étranger pour leurs maîtres commerciaux. Non, George Bush ne fut pas le premier à sacrifier ses compatriotes pour l’avidité commerciale. Sans être surpassé par les Hollandais, cependant. Les Britanniques créèrent leur propre Compagnie des Indes Orientales. Une intense rivalité dans le commerce des épices et pour les territoires de l’empire espagnol en cours d’effondrement alimenta la violence. En 1623, des agents de la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales massacrèrent dix Britanniques du personnel de la Compagnie Britannique des Indes Orientales en Indonésie, durant le Massacre d’Amboyna. Finalement, leurs tensions économiques se transformèrent en guerre ouverte, culminant avec les trois guerres anglo-hollandaises dans les années 1600. En 1688, le roi Jacques II d’Angleterre fut renversé par Guillaume d’Orange et son épouse anglaise Marie soutenus par les Hollandais.

Cette dénommée Glorieuse Révolution fut un coup d’Etat de la finance hollandaise. Guillaume d’Orange, qui devint Guillaume III en occupant le trône anglais, était lourdement endetté vis-à-vis des banquiers hollandais. Sous son régime, la Banque d’Angleterre fut établie pour prêter au trône de l’argent à intérêt. Ainsi l’empire colonial de l’Angleterre était maintenant l’agent du capital. La Banque d’Angleterre fut établie sur le modèle de la Wisselbank hollandaise, qui soutenait la Province de Hollande, la Ville d’Amsterdam, et la Compagnie Hollandaise des Indes Orientales. Par conséquent, la dette publique du peuple devint le profit privé des banques. Si une guerre coloniale coûteuse était menée, la banque gagnait toujours, car de toute façon ses prêts étaient remboursés avec les dépouilles ou pris de force aux endettés au moyen de saisies et de restrictions de crédits. Si nous pouvons penser à ces luttes comme à des exploits glorieux de courage et d’audace, en fin de compte ce fut le sang d’hommes honnêtes qui engraissa le Veau d’Or de l’usure. L’une des familles profitant de cette toile mondiale de la dette souveraine fut la tristement célèbre famille Rothschild.

Originaire de Francfort, dans ce qui est aujourd’hui l’Allemagne et établissant des branches dans les capitales impériales de Paris, Naples, Vienne et Londres, Nathan Rothschild s’impliqua dans le financement de la guerre britannique contre Napoléon, utilisant ses connexions internationales pour rassembler des informations sur le continent et les transmettre à Londres. Nous devons remarquer que les politiques économiques de Napoléon cherchaient à réaliser l’autarcie et à limiter l’usure par des prêts à faible taux d’intérêt accordés par la Banque de France. Cependant, Napoléon fut vaincu et les forces de la finance internationale régnèrent sur l’Europe. Le petit-fils de Nathan, Natty, voyait l’Empire britannique comme un véhicule pour ses intérêts commerciaux. Il devint un ami de l’impérialiste britannique, Cecil Rhodes. Cependant, c’était un ami des beaux jours, qui accorda même des prêts au gouvernement boer, misant sur les deux camps dans la partie coloniale.

Il est clair que pour les Rothschild, l’Empire britannique était simplement le meilleur mécanisme pour protéger leurs profits ; ils n’avaient pas de loyauté envers lui. Néanmoins, les Rothschild n’étaient pas les seuls à vouloir utiliser l’empire pour apporter de l’eau à leur moulin. En Australie, les intérêts coloniaux britanniques cherchaient à remplacer les mineurs blancs par de la main d’œuvre bon marché venant de Chine et d’Inde. Contre l’avidité de leurs dirigeants, les travailleurs australiens se soulevèrent, s’organisant et faisant campagne contre l’immigration venant des autres parties de l’Empire. William Lane, un fondateur du Parti Travailliste Australien, disait :

« Ici nous faisons face aux hordes de l’Orient comme nos parents leur faisaient face dans les siècles obscurs et lointains, et ici nous devons les battre à nouveau si nous voulons garder intact tout ce qui rend nos vies dignes d’être vécues. Peu importe qu’aujourd’hui ce soit une invasion pacifique d’étrangers pacifiques au lieu d’un flot guerrier d’hommes armés. Le capitalisme monopolistique n’a pas de couleur et pas de patrie. »

Dans l’industrie de la tonte des moutons, W. G. Spence combattit les politiques libre-échangistes de Joseph Chamberlain, qui cherchait à affaiblir les salaires des travailleurs blancs en laissant entrer des vagues de main d’œuvre asiatique. Le soulèvement des travailleurs australiens conduisit à la formulation d’une Politique de l’Australie Blanche pour empêcher l’Empire d’utiliser de la main d’œuvre étrangère pour concurrencer les travailleurs blancs. Alors que le XIXe siècle approchait de sa fin, l’impérialisme des rois, des drapeaux et de l’exploration devenait une chose du passé. Les capitalistes ne se contentaient plus d’immenses empires. Ils voulaient le monde entier. La montée du pouvoir américain leur donnerait cette opportunité.

Les pouvoirs financiers voyaient le vieux modèle d’un monde divisé en puissances régionales comme un obstacle à leur but d’une économie mondiale. Dans les Quatorze Points, Woodrow Wilson défendit le libre-échange et l’autodétermination des anciens territoires coloniaux. Si l’autodétermination peut sonner vaguement nationaliste, en réalité son but était de dissoudre les vieux empires et de les assimiler en petits morceaux dans la nouvelle économie mondiale sous direction américaine, remplaçant le colonialisme des « Grandes Puissances » par le néocolonialisme international. La Charte de l’Atlantique conçue durant la Seconde Guerre mondiale réitéra ces points. A la suite de la Seconde Guerre mondiale, la politique étrangère apparemment anticoloniale de l’Amérique se révéla être une simple couverture pour l’impérialisme financier. En Afrique, les Etats-Unis cherchaient à briser les anciens empires coloniaux et à imposer des valets américains comme nouveaux dirigeants. Je cite l’un de mes précédents essais :

« En 1953 l’Africa-America Institute [Institut Afrique-Amérique] fut créé pour former une classe dirigeante pro-américaine, pour les nations africaines postcoloniales. L’AAI a reçu un financement de l’USAID gouvernementale américaine et en 2008 il compte Citibank, Coca-Cola, De Beers, Exxon Mobil et Goldman Sachs parmi ses sponsors. Le Programme pour les Réfugiés d’Afrique de l’Est de l’AAI, qui dura de 1962 à 1971, et le Programme de Formation pour l’Afrique du Sud soutint l’entraînement des terroristes du FNLA contre les Portugais, ostensiblement pour empêcher l’arrivée au pouvoir du MPLA soutenu par les Soviétiques. La guerre civile qui en résulta tua 500.000 personnes en 27 ans. Les Portugais, dont les politiques sociales catholiques limitaient l’implication dans l’économie mondiale, étant éliminés du tableau, les corporations mondiales étaient libres de conclure des marchés avec le gouvernement nouvellement installé du Mozambique. L’Anglo-American Corporation négocia une vente de chargement de chrome le jour même où le président du Mozambique Samora Machel proclama le début de la nationalisation. »

Comme nous le voyons, la main cachée derrière ces mouvements soi-disant anticoloniaux en Afrique était de l’argent américain. Ces nations nouvellement « indépendantes » étaient simplement des marionnettes des intérêts financiers occidentaux.

Cependant, de vraies alternatives nationalistes existaient. Voyez Mouammar Kadhafi de Libye, qui développa une vision nationaliste et finalement panafricaine de l’autodétermination. Kadhafi nationalisa l’industrie pétrolière de la Libye, l’arrachant des mains des corporations étrangères, utilisant l’argent pour fournir des soins médicaux et une éducation à son peuple. Promouvant d’abord le panarabisme puis le panafricanisme, il cherchait à former un bloc géopolitique contre la domination étrangère, puisque chaque nation isolément était trop faible pour défier la pleine puissance des Etats-Unis.

La vision de Kadhafi était inspirée par un autre révolutionnaire arabe, Gamal Abdel Nasser d’Egypte, qui promouvait un socialisme panarabe. Ce qu’il cherchait à faire, c’était d’affirmer la souveraineté du peuple contre le colonialisme britannique et français aussi bien que contre le néocolonialisme américain. Il voyait le chaos qu’ils produisaient, spécialement par leur appui à Israël et à leurs marionnettes d’Arabie Saoudite, qui avaient été installées par les Anglais pour les aider contre les Ottomans durant la Première Guerre mondiale. Nasser était tout à fait lucide en reconnaissant l’existence de cette alliance israélo-saoudienne de marionnettes américaines, qui fait d’immenses dégâts au Moyen-Orient jusqu’à aujourd’hui, disant : « Pour libérer Jérusalem, les peuples arabes doivent d’abord libérer Riyad ».

Parmi les supporters de Nasser se trouvait Francis Parker Yockey, l’auteur d’Imperium, qui écrivit de la propagande antisioniste en Egypte. Homme de vision qui voyait les anciennes puissances disparaître au profit d’un empire mondial sous domination américano-juive, il cherchait des alliés qui résistaient au Nouvel Ordre Mondial sioniste de l’Amérique. Il voyait l’Europe occidentale tomber au niveau d’une colonie américaine après la Seconde Guerre mondiale, et l’appela à se réaffirmer dans sa Proclamation de Londres. Avec Nasser, il voyait les Arabes s’affirmer d’une manière similaire.

De l’autre coté de l’Atlantique, Juan Domingo Perón d’Argentine poursuivait un programme  géopolitique destiné à déjouer le néocolonialisme soutenu par les Américains, cherchant à unir l’Amérique du Sud en un bloc pour le développement indépendant de ses peuples. Durant son exil, il chercha des contacts avec des nationalistes européens qui cherchaient à résister à la domination américaine après la Seconde Guerre mondiale, incluant Jean Thiriart et Oswald Mosley. Perón voyait les anticolonialistes sud-américains et les nationalistes européens comme des alliés naturels, déclarant dans une lettre à Thiriart : « Une Europe unie compterait une population de près de 500 millions. Le continent sud-américain a déjà plus de 250 millions. De tels blocs seraient respectés et s’opposeraient efficacement à l’esclavage capitaliste qui est le sort d’un pays faible et divisé ». Durant la période finale de son pouvoir, Perón poursuivit aussi l’alignement avec la Libye de Kadhafi.

Dans les années 1960, la dissolution complète des empires européens, combinée à la montée de la puissance sioniste soutenue par les Etats-Unis au Moyen-Orient, obligea les patriotes européens à se réaligner avec les anti-impérialistes du tiers-monde. L’auteur précédemment mentionné, Jean Thiriart, déclara : « Les patriotes révolutionnaires européens soutiennent la formation de combattants spécialisés pour le combat futur contre Israël ; la formation technique de l’action future visant à une lutte contre les Américains en Europe ; la construction d’un service d’information antiaméricain et antisioniste pour une utilisation simultanée dans les pays arabes et en Europe » [1]. Finalement, l’idée de Thiriart de créer des Brigades Européennes pour aider à la libération de la Palestine ne se réalisa pas. Cependant, l’idée de Thiriart de transformer la Palestine en Vietnam pour Israël pourrait encore être réalisable, puisque la terrible brutalité de la machine de guerre israélienne contre les Palestiniens apparaît sous un jour de plus en plus négatif. Puisque leurs excuses pour leur cruauté effrontée commencent à perdre leur pouvoir, nous verrons à nouveau des héros se rallier à leur étendard [palestinien] pour libérer Jérusalem.

Notre situation actuelle offre plusieurs possibilités pour continuer la lutte. D’abord, nous devons comprendre que la religion de l’avidité, qui a contaminé notre peuple, est le véritable ennemi. Par conséquent, il est nécessaire de réformer la droite américaine, elle doit devenir  radicalement antilibérale. Le déclin de notre peuple n’a pas commencé en 1960. La simple opposition à la Nouvelle Gauche ne résoudra pas nos problèmes. Il est stupide de faire l’éloge du nationalisme étroit du XIXe siècle – un siècle d’exploitation industrielle de notre propre classe ouvrière – déchirant en pièces d’anciens royaumes, et l’éloge du rationalisme scientifique désacralisant le monde. Les Lumières et leurs fruits doivent être complètement rejetés, car elles mirent fin à la domination des institutions religieuses et les remplacèrent par le règne de l’or. Finalement, nous devons placer les valeurs spirituelles au-dessus des valeurs matérialistes. Nous devons d’abord gagner la bataille spirituelle avant que la bataille politique puisse commencer. Pour vaincre le règne mondial des marchands, nous devons détruire le marchand dans nos âmes. Nous devons affirmer la Tradition, au sens de Julius Evola, avant de pouvoir devenir politiquement radicaux.

Dès que nous aurons vaincu le parasite dans notre propre esprit, nous devrons affronter ses manifestations externes. Il s’agit de l’axe USA-UE-OTAN-Israël. C’est le noyau central du capitalisme libéral, la nouvelle Carthage, qui cherche à transformer les peuples du monde en matière première. L’intérêt des multinationales est de détruire les traditions des peuples et de les remplacer par le consumérisme, de supprimer les frontières qui empêchent la circulation de la main d’œuvre bon marché. Le capitaliste cherche simplement à transformer le monde en sa propriété privée. Ce virus mercantile, qui s’implanta d’abord par le biais des empires coloniaux de jadis deviendra vraiment fatal si on laisse le colonialisme capitaliste poursuivre la mondialisation complète. Nous devons donc reconnaître nos alliés. En fait, nos ennemis les ont déjà désignés, en traitant toute nation qui cherche à conserver sa souveraineté contre les dictats de l’impérialisme américain d’« Etat-voyou » haïssant la liberté et la démocratie. Le vieil adage « L’ennemi de mon ennemi est mon ami » se révèle vrai.

Un dirigeant combattant le système mondial aujourd’hui est le président de la Syrie Bachar el-Assad. Il fait face aux wahhabites soutenus par les Etats-Unis et les Saoudiens qui cherchent à renverser un régime nationaliste arabe qui résiste depuis l’époque de Thiriart. Il est soutenu par deux autres organisations qui ont subi la diabolisation américaine, le Hezbollah et l’Iran. Tout récemment nous avons vu l’audace du régime impérialiste d’Israël, tuant un général iranien et des combattants du Hezbollah sur le sol syrien le 19 janvier. S’il peut sembler que l’islam radical et le sionisme sont des adversaires, dans le cas de la Syrie ce sont deux faces de la même pièce de monnaie, fabriquée aux Etats-Unis ajouterais-je. Les Israéliens tout comme les Wahhabites cherchent à détruire les nationalistes arabes comme Assad, tout en recevant des millions de dollars des Etats-Unis. Si nous voulons combattre l’islam radical, nous devons aussi combattre le libéralisme et le sionisme. Nous devons soutenir les socialistes et les nationalistes arabes qui veulent bâtir une nation qui place le peuple au-dessus des profits, nous devons nous opposer aux fauteurs de guerre soutenus par les Israéliens et les Saoudiens qui chassent les gens de leurs foyers ancestraux, et nous devons nous opposer aux capitalistes qui cherchent à utiliser la main d’œuvre étrangère pour abaisser leur classe ouvrière native. Les nationalistes et les socialistes de toutes les nations doivent reconnaître qu’ils sont liés les uns aux autres dans un combat commun.

Une figure nationaliste et socialiste, tout aussi haïe par l’establishment américain, était Hugo Chavez. Inspiré par Perón ainsi que par des gauchistes comme Castro, il cherchait à unir l’Amérique du Sud contre le néo-libéralisme, c’est-à-dire le colonialisme financier des Etats-Unis. Il créa ainsi l’Alliance Bolivarienne pour le Peuple de notre Amérique (ALBA), qui est composée d’Antigua et La Barbade, de la Bolivie, de Cuba, de la Dominique, de l’Equateur, de la Grenade, du Nicaragua, de Saint-Kitts et Nevis, de Sainte Lucie, de Saint Vincent et des Grenadines et du Venezuela. Cette organisation cherche à aider les nations d’Amérique du Sud à s’améliorer par l’aide sociale et l’aide mutuelle. De plus, Chavez était aussi un antisioniste résolu, allant jusqu’à déclarer : « les descendants de ceux-là mêmes qui crucifièrent le Christ … se sont emparés des richesses du monde, une minorité s’est emparée de l’or du monde, de l’argent, des minéraux, de l’eau, des bonnes terres, du pétrole, des biens, des richesses, et ils ont concentré les richesses dans un petit nombre de mains ». Chavez est mort du cancer en 2013, mais son mouvement vit toujours.

Parmi les dirigeants qui portent la torche de la Révolution Bolivarienne se trouve le président de la Bolivie Evo Morales, un socialiste qui a poursuivi une redistribution de la richesse de sa nation, la transférant des mains des multinationales à celles de son propre peuple. En 2008, Morales réussit à déjouer un coup organisé avec l’appui de l’ambassadeur US Philip Goldberg. Beaucoup de gens de la droite américaine nourrissent une crainte du nationalisme latino-américain, datant de la Guerre Froide, mais cela ne sert qu’à remplir les poches de gens comme Goldberg. Les nationalistes doit être solidaires les uns des autres.

Et finalement, la cible numéro un du mondialisme, la Russie. L’Amérique mène clairement une guerre économique contre la Russie par des sanctions, par l’appui du FMI à la junte de Kiev, par les tentatives des agences de crédit de dégrader la Russie. Le refus de la Russie de se soumettre aux standards libéraux concernant la sexualité, la religion et la culture lui a valu l’hostilité de l’Amérique. Le refus de Poutine de devenir le brave serveur à la table internationale lui a attiré la colère de l’OTAN. Poutine a compris que les tentatives de rapprochement avec l’économie mondiale sous direction occidentale a conduit à des conséquences désastreuses pour le peuple russe. Dépassant son rôle de nettoyeur des immenses ruines laissées par Eltsine, il a réaffirmé une identité russe comme la base de sa superpuissance. Dans son discours au Club de Valdaï, Poutine a défendu les traditions de la Russie, et les traditions de tous les peuples, contre le libéralisme occidental :

« Un autre grave défi pour l’identité de la Russie est lié aux événements qui ont lieu dans le monde. Il y a ici la politique étrangère ainsi que des aspects moraux. Nous pouvons voir qu’un grand nombre des pays euro-atlantiques est en fait en train de rejeter leurs racines, incluant les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils nient les principes moraux et toutes les identités traditionnelles : nationales, culturelles, religieuses et même sexuelles. Ils mettent en œuvre des politiques qui mettent sur le même plan les familles nombreuses et les partenariats entre personnes de même sexe, la croyance en Dieu et la croyance en Satan.

Les excès du Politiquement Correct ont atteint un point où des gens parlent sérieusement de constituer des partis politiques dont le but sera de promouvoir la pédophilie. Dans de nombreux pays européens, les gens sont gênés ou effrayés de parler de leurs affiliations religieuses. Les jours de fêtes sont abolis ou reçoivent même un autre nom ; leur essence est effacée, ainsi que leur fondement moral. Et des gens tentent agressivement d’exporter ce modèle dans le monde entier. Je suis convaincu que cela ouvrira un chemin direct à la dégradation et au primitivisme, entraînant une profonde crise démographique et morale.

Quoi d’autre à part la perte de la capacité de se reproduire pourrait agir comme le plus grand témoignage de la crise morale assaillant une société humaine ? Aujourd’hui presque toutes les nations développées ne sont plus capables de se reproduire, même avec l’aide de la migration. Sans les valeurs enchâssées dans le christianisme et d’autres religions mondiales, sans les valeurs de la moralité qui ont pris forme au cours des millénaires, les gens perdront inévitablement leur dignité humaine. Nous considérons comme naturel et juste de défendre ces valeurs. On doit respecter le droit de chaque minorité à être différente, mais les droits de la majorité ne doivent pas être mis en question.

En même temps, nous voyons des tentatives de faire revivre d’une manière ou d’une autre un modèle standardisé d’un monde unipolaire, et de troubler les institutions de la loi internationale et de la souveraineté nationale. Un tel monde unipolaire standardisé n’a pas besoin d’Etats souverains ; il a besoin de vassaux. Dans un sens historique, cela revient à un rejet de sa propre identité, de la diversité-du-monde donnée par Dieu. » [2]

Dans ce discours, Poutine démontre l’influence du théoricien géopolitique Alexandre Dugin, qui est violemment opposé au monde unipolaire homogénéisé que le capitalisme mondialiste occidental cherche à imposer au moyen du néocolonialisme financier. Dans sa Quatrième Théorie Politique, il affirme les identités des diverses civilisations comme des modèles pour leurs blocs géopolitiques respectifs dans un alignement contre la décadence de monde moderne.

Nous connaissons nos alliés, ceux qui souhaitent préserver une identité enracinée pour leur propre peuple, et nous connaissons nos ennemis, ceux qui souhaitent détruire toutes les traditions en faveur d’une société de consommation mondiale. Pendant des centaines d’années nous avons vu nos fils partir dans des bateaux pour mourir pour le profit de ceux qui ne ressentent aucun amour pour leur nation, nous avons vu notre culture déformée par l’avidité. Trompés par des promesses de gloire et de faux patriotisme, nous avons marché au loin trop de fois pour croire que la soif d’or des traîtres pourrait être satisfaite. C’est ce que le colonialisme a apporté, un atelier clandestin mondial où les gens de toutes les races de la terre peuvent rivaliser pour les plus bas salaires, pendant que nos dirigeants comptent leurs 30 pièces d’argent. Maintenant, nous devons être l’avant-garde d’un conflit mondial, les rebelles au cœur de l’empire. Nous devons rejoindre nos frères dans le combat pour la libération mondiale. La Nouvelle Droite Nord-Américaine doit être résolument anticoloniale. Pour la liberté de notre peuple, et de tous les peuples du monde.

 

Notes

  1. http://www.eurasia-rivista.org/the-struggle-of-jean-thiriart/13850/ [3]
  2. http://eng.kremlin.ru/news/6007 [4]