Le généticien L. L. Cavalli-Sforza et la conformité universitaire dans la science

Politique universitaire et déformation de la culture : le généticien italien L. L. Cavalli-Sforza [1]

Politique universitaire et déformation de la culture : le généticien italien L. L. Cavalli-Sforza

1,382 words

English original here [2]

Le monde universitaire est un pilier essentiel de la classe dirigeante contemporaine. C’est une « synagogue » où un « rabbinat » de gauche, privilégié et soigneusement sélectionné, élabore le contenu et les paramètres de la Révolution Permanente ultérieurement mise en œuvre par l’Etat centralisé.

Le monde universitaire favorise la conformité idéologique et attaque, rejette ou marginalise les non-conformistes intellectuels.

Les universitaires sont particulièrement obsédés par la race. La négation de la race, l’affirmation absurde que les races biologiques n’existent pas et que la race est une « construction sociale », est un instrument majeur pour l’imposition de dogmes acceptables sur le sujet, dans la science aussi bien que dans les humanités. Bien sûr, personne n’y croit réellement, pas même les universitaires qui la formulent. Mais c’est une fiction utile, une méthode efficace de contrôle social et de justification pour la discrimination, la suprématie, l’oppression et le génocide raciaux politiquement corrects.

L’anthropologue et intellectuel indépendant Peter Frost a publié un article examinant le rôle que ce processus idéologique a joué dans la carrière et l’œuvre du « doyen des généticiens » L. L. Cavalli-Sforza, d’origine italienne. Peter Frost, « L. L. Cavalli-Sforza: A Bird in a Gilded Cage [3] », [L. L. Cavalli-Sforza : un oiseau dans une cage dorée], Open Behavioral Genetics (mars 2014), 39 pp. (Cliquez sur « Download booklet » pour lire le PDF.)

Frost entretient un blog, Evo and Proud [4], sur lequel il publie un nouvel article chaque samedi. Son travail universitaire se préoccupe principalement de la base évolutionnaire de la couleur des cheveux, des yeux et de la peau des Européens, dont il pense qu’elle est apparue par sélection sexuelle. Moins conformiste que ses collègues, Frost s’oppose fortement à la censure, une position hérétique [de sa part].

L’universitaire de Stanford Cavalli-Sforza, un important négateur de la race, est surtout connu pour son œuvre majeure The History and Geography of Human Genes (Princeton: Princeton University Press, 1994), coécrit avec Paolo Menozzi et Alberto Piazza. La négation de la race a gagné un vernis de respectabilité en grande partie à cause de l’adoption publique par Cavalli-Sforza de l’affirmation que les races humaines n’existeraient pas.

C’est grâce à son immense réputation et à son prestige académique que le livre eut cet effet. Frost se souvient de l’unique fois où il rencontra l’homme, quand Cavalli-Sforza assista à son comité de thèse. « Des trois autres professeurs présents, un seul semblait savoir à quel point il était important. Après, ce professeur fut stupéfait par notre ignorance : ‘Vous pensez que Claude Lévi-Strauss est important ! C’est le Lévi-Strauss de la génétique humaine !’. »

Cependant, comme le remarque Frost :

« D’une part, il a publiquement soutenu ceux qui affirment que les races humaines n’existent pas. D’autre part, en accumulant de grandes quantités de données génétiques, il a prouvé l’existence de grandes races continentales, ainsi que de plus petites races régionales et de micro-races. En développant la théorie de la coévolution gènes/culture, il a aussi montré que les humains ne cessaient pas d’évoluer génétiquement lorsqu’ils continuaient à évoluer culturellement. En fait, les deux processus se sont nourris l’un de l’autre, les humains devant s’adapter non seulement à la portion naturelle de leur environnement (climat, végétation, vie sauvage, etc.) mais aussi à la portion qu’ils ont créée eux-mêmes [5] (mode de subsistance, normes comportementales, rôles des sexes, structure de classe, système de croyance, etc.). (Lien ajouté. — A.H.)

Frost remarque que Cavalli-Sforza n’abandonna pas la science raciale avant les années 1990. Antérieurement cela ne le gênait pas, et il continua à employer la terminologie raciale jusqu’en 1988. Dans les années 70, Cavalli-Sforza avait écrit :

« Les différences qui existent entre les principaux groupes raciaux sont telles que les races pourraient être appelées sous-espèces si nous adoptions pour l’homme un critère suggéré par [le biologiste évolutionnaire juif Ernst] Mayr (1963) pour la zoologie systématique. Le critère de Mayr est que deux groupes ou plus deviennent des sous-espèces quand 75% ou plus de tous les individus constituant les groupes peuvent être classifiés sans équivoque comme appartenant à un groupe particulier. Dans les faits, quand les races humaines sont définies assez largement, nous pouvons atteindre une erreur de classification bien au-dessous de 25%, impliquant, d’après Mayr, l’existence de sous-espèces humaines. »

Cavalli-Sforza est né en 1922 et est maintenant âgé de 92 ans. Il était un jeune universitaire dans l’Italie fasciste et fit des travaux génétiques dans l’Allemagne nazie. Frost fait apparaître ce passé peu connu en utilisant quelques sources relativement inaccessibles, incluant les articles du temps de guerre du généticien publiés sous son nom de naissance de L. L. Cavalli, son autobiographie disponible seulement en italien et en français, et la découverte par Frost d’un projet abandonné sur la coévolution génétique et culturelle.

Dans son autobiographie en 2008, Cavalli-Sforza écrivit de l’Allemagne pendant la guerre :

« [Nous] parlions du gouvernement avec beaucoup de prudence, alors qu’en Italie les critiques contre le fascisme étaient fréquentes et non-dissimulées. Parmi tous les gens que nous avons rencontrés en Allemagne, aucun n’avait entendu parler de la Shoah ou des camps de concentration. Nous avons appris leur existence, en Italie, seulement après la guerre. »

[…]

Frost montre moins de naïveté que beaucoup d’autres. Bien qu’il doute que Cavalli-Sforza ait vraiment changé ses vues sur la race, il souligne l’opportunisme impliqué, ajoutant : « Ou peut-être a-t-il reçu une lettre un jour, détaillant son passé du temps de guerre, les gens avec qui il avait travaillé… »

Cavalli-Sforza comprit certainement que ses relations du temps de guerre étaient une tache sur son passé, étant donné le Zeitgeist de l’après-guerre, et les minimisa autant que possible. Elles le rendirent vulnérable au chantage et lui inspirèrent une peur chronique du chantage.

Cavalli-Sforza cessa de citer ses publications du temps de guerre après 1947, et en 1950, à l’âge de 28 ans, il prit la décision inhabituelle de changer son nom de L. L. Cavalli en L. L. Cavalli-Sforza par le processus d’auto-adoption. Frost compare sa situation à celle d’autres figures de l’après-guerre occupant des positions idéologiquement compromettantes comparables : le Secrétaire Général et Président autrichien Kurt Waldheim, le Président socialiste François Mitterrand, et le Premier Ministre canadien de gauche Pierre Trudeau.

Des universitaires juifs jouèrent aussi un rôle dans l’histoire de Cavalli-Sforza. Lorsqu’il arriva d’Italie en 1968 et qu’il vint à l’Université de Stanford en Californie, il n’avait pas de titularisation, et ses seuls amis étaient le principal généticien de Stanford, le biologiste moléculaire juif Joshua Lederberg, qui remporta en 1958 le Prix Nobel de Physiologie et de Médecine, et le protégé de Lederberg, le généticien demi-juif Walter Bodmer (père juif, mère allemande).

Frost parle de leur « relation triangulaire ». Lederberg aida Cavalli-Sforza à reconstruire sa carrière après la guerre, lui obtint un poste à Stanford et, avec Bodmer, le guida à travers le labyrinthe de l’université US et de la publication de livres.

Durant cette période, Lederberg et Bodmer étaient occupés à attaquer et à discréditer l’article du psychologue Arthur Jensen « How Much Can We Boost IQ and Academic Achievement? » [Jusqu’où pouvons-nous augmenter le QI et les accomplissements universitaires] (1969), qui démontrait que l’intelligence était héritable et qu’elle contenait une composante raciale (Jensen était un « quart-de-juif »). Les deux hommes voulaient faire cesser les recherches sur la race et le QI, et bloquer tous les financements gouvernementaux concernés. Ils enrôlèrent Cavalli-Sforza dans leur plan, et il s’y prêta volontiers.

« Il y eut donc un échange implicite de services », écrit Frost. « En échange de faveurs passées et futures, Cavalli-Sforza apporta une crédibilité [scientifique] à un article [et à un livre ultérieur] qui autrement n’aurait jamais pu être publié ». L’article de Bodmer et Cavalli-Sforza, « Intelligence and Race », parut dans Scientific American en 1970. En cosignant l’article, « Cavalli-Sforza aida à légitimer un système de censure non-officiel [sur la race] qui allait prendre une vie indépendante ».

Si vous consultez l’entrée biographique de Cavalli-Sforza sur Wikipedia [6], vous serez frappés par la manière brève, évasive et non-instructive dont sa réputation substantielle et son œuvre sont traités. Quiconque connaît l’histoire du communisme se souviendra des anciens dignitaires du Parti tranquillement effacés des photographies.

L’article de Peter Frost jette un éclairage utile sur la carrière universitaire de L. L. Cavalli-Sforza et les compromis idéologiques faits par l’un des principaux généticiens du XXe siècle.