« Mettez de coté votre humilité, et dirigez »
Ruuben Kaalep interviewe Greg Johnson

NorthernSwords [1]2,698 words

English original here [2]

Ruuben Kaalep : Bonsoir, mon nom est Ruuben Kaalep, et je suis de l’Estonie. Cette nuit je suis avec le Dr. Greg Johnson, qui est un Nationaliste Blanc américain, un intellectuel, un philosophe, et à mon avis l’une des figures les plus sages et les plus inspirantes que nous nationalistes avons dans notre camp. Le Dr. Johnson a un doctorat en philosophie. Il est le fondateur et directeur de Counter-Currents Publishing qui a un site web vraiment excellent et intellectuellement riche (www.counter-currents.com). Il est l’auteur de trois livres. Un nouveau est prévu pour cette année. Je recommande vraiment ses livres et écrits à quiconque est intéressé par notre cause nationaliste. Je fais cette interview spécialement pour les lecteurs et les auditeurs estoniens. Nous parlerons en général de la situation des Européens en Europe et dans le monde, et un peu de l’Europe libérale et postcommuniste, et du rôle de l’Estonie et des nationalistes estoniens dans tout cela.

Donc, Greg, vous avez été un nationaliste et un défenseur des Blancs aux USA pendant environ 15 ans. Pouvez-vous exprimer librement vos opinions aux USA, ou avez-vous à craindre des répercussions ?

Greg Johnson : Eh bien, Ruuben, avant tout merci de faire cette interview et pour votre très gentille introduction. Il n’y a pas de lois interdisant d’exprimer des idées nationalistes aux USA, puisque la liberté d’opinion est expressément protégée par le premier amendement de la Constitution US. Cependant, cela ne protège pas les nationalistes des persécutions et de la censure par des organisations privées et des individus. Les principaux médias, de gauche comme de droite, sont entièrement hostiles aux idées nationalistes raciales et s’embarrassent rarement même de l’apparence de l’objectivité. Les agitateurs de gauche ont poussé de nombreuses universités, sociétés et ONG à adopter des codes de conduite et des déclarations d’intention qui adhèrent au multiculturalisme et à la diversité pour l’embauche, qui fournissent des prétextes pour licencier les dissidents. Mais même ces prétextes ne sont pas nécessaires, puisque les Américains peuvent être licenciés à volonté s’ils ont des croyances controversées.

En Europe, la liberté de parole n’a pas la même protection constitutionnelle qu’aux USA, mais dans de nombreuses sociétés européennes il n’est pas possible pour les employeurs de licencier les gens arbitrairement en raison de leurs croyances politiques. Donc je crois qu’en fin de compte, les garanties constitutionnelles de libre parole signifient très peu si les dissidents peuvent être impunément soumis à la censure et à la persécution privées. C’est peut-être pour cela qu’en Europe, les nationalistes qui ont moins de liberté légale de parole parlent en fait plus, et plus efficacement, en faveur de politiques nationalistes.

RK : L’Europe a été récemment frappée par une crise migratoire d’une ampleur sans précédent. Quels genres de résultats prévoyez-vous pour l’Europe et pour le monde entier ?

GJ : Toutes les nations européennes ont des populations natives en déclin rapide. Si l’immigration non-blanche continue sans obstacle, il n’y a en fait que trois résultats possibles.

Premièrement, l’Europe cessera d’exister, culturellement et racialement, dès que ses populations seront remplacées par des non-Blancs au rythme de reproduction rapide. Dès que les Européens n’existeront plus, je m’attends pleinement à ce que les autres races se reproduiront imprudemment et dépouilleront la planète, ne laissant rien d’autre que des cendres noircies dans l’espace. Donc, je crois que le bien-être de l’Europe est finalement identique au bien-être du monde. Vous voulez sauver le monde ? Alors sauvez la race blanche. Nous sommes la partie qui veille le mieux au bien-être du tout.

Deuxièmement, il y aura des guerres civiles, dans lesquelles les populations européennes soit s’uniront pour expulser les envahisseurs et sécuriser leurs frontières, soit n’y parviendront pas, et l’Europe s’éteindra.

Troisièmement, des partis nationalistes arriveront au pouvoir, sécuriseront leurs frontières, et rapatrieront les non-Blancs d’une manière ordonnée et humaine.

J’espère que l’Europe prendra le troisième chemin, mais si les establishments politiques existants ne cèdent pas le pouvoir à des partis nationalistes, alors la révolution et la guerre civile seront la seule autre route vers le salut de l’Europe. En aucun cas, cependant, l’Europe n’entrera « gentiment » dans la nuit de l’extinction.

Bien sûr l’immigration non-blanche en Europe n’est pas nouvelle, et les nationalistes ont mis en garde les Européens concernant le remplacement démographique depuis des décennies. Donc l’arrivée massive et soudaine de migrants venant d’Afrique et du Proche-Orient est en fait une bonne chose, parce que l’ampleur et la rapidité stupéfiantes des changements réveillent les gens qui dormaient et subissaient leur lent remplacement démographique et galvanisent de nouveaux niveaux de la résistance européenne. Cette crise est comme une fièvre. Parfois un organisme a besoin d’élever sa température pour rejeter ou tuer une infection. La température est en train de monter, et je pense que c’est peut-être un signe de santé.

RK : Quelles sont les différences et les similarités dans les tendances démographiques de l’Europe et des USA ?

GJ : Les tendances principales sont très similaires : les Américains blancs, comme les Européens blancs, sont une population en déclin rapide, qui sera remplacée par des non-Blancs natifs et immigrants se reproduisant rapidement. La seule différence réelle est que le processus est bien plus avancé aux Etats-Unis qu’en Europe. Les Etats-Unis ont décliné de 90% de Blancs en 1965 à environ 65% aujourd’hui, et dans quelques décennies, les Blancs seront moins de 50% de la population. Paradoxalement, cependant, même si le problème démographique est bien moins prononcé en Europe, le niveau de sentiment et d’organisation nationalistes est bien supérieur. Je prends cela comme un signe de plus grande santé raciale et culturelle en Europe.

RK : Vous avez séjourné quelque temps à Budapest. Comment compareriez-vous l’Europe occidentale et l’Europe orientale (postcommuniste) – en prenant en compte la politique, la démographie, et la culture ?

GJ : A la différence de certains nationalistes occidentaux, je ne hais pas assez le libéralisme pour faire l’éloge du communisme, sauf d’une manière paradoxale : en dépit de ses efforts, le communisme n’a pas réussi à détruire la conscience ethnique et la haute culture européenne aussi efficacement que le libéralisme et la culture populaire occidentaux. Par conséquent, il y a une conscience nationale plus saine et un sentiment plus vivace d’une histoire européenne et d’un grand héritage culturel communs dans les nations de l’ancien bloc communiste qu’en Europe occidentale. C’est particulièrement vrai de la Hongrie, qui est le pays européen où j’ai passé le plus de temps. Le niveau de haute culture européenne que vous voyez en Hongrie est remarquable.

L’Europe occidentale est beaucoup plus déracinée et dégradée culturellement que l’Est, largement à cause de l’hégémonie des Etats-Unis dans l’après-guerre. L’Europe occidentale, cependant, est encore bien plus saine que les Etats-Unis, qui sont l’avant-garde du nihilisme mondial. L’Europe de l’Est a besoin de surmonter son complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident et de l’Amérique. L’Europe de l’Est ne devrait pas suivre l’avant-garde du nihilisme. Elle doit au contraire devenir l’avant-garde de la renaissance européenne.

RK : Quel commentaire feriez-vous sur les politiques d’immigration de la Hongrie ?

GJ : Les politiques et les déclarations de Viktor Orbán sur la crise migratoire ont été les meilleures de tous les dirigeants européens, et il a encouragé la résistance en Europe aux arrogantes demandes de Merkel et de Bruxelles pour imposer des quotas de « réfugiés ». La Hongrie a ses factions politiques, comme toutes les nations, mais les Hongrois sont avant tout hautement patriotes et ressentent une grande solidarité mutuelle pour résister aux envahisseurs. C’est un signe de santé. J’espère que d’autres nations européennes suivront leur exemple. Il y a déjà des signes de cela en République Tchèque, en Pologne et en Slovaquie, donc nous verrons.

RK : Quel genre de différences voyez-vous entre les mouvements nationalistes en Europe occidentale et orientale ?

GJ : Les pays de l’Est tendent à être génétiquement menacés plus par l’émigration de leurs jeunes que par l’immigration de non-Blancs, mais Mme Merkel est en train de changer cela rapidement. La plus grande différence est que plus on va vers l’ouest, plus les idées illusoires sur la Russie [3] s’accroissent parmi les nationalistes. A part cela, je vois généralement peu de différences entre les nationalistes européens de l’Est et de l’Ouest. Je respecte les nationalistes de l’Est comme ceux de l’Ouest. Je les respecte. J’attends cependant plus de l’Est, parce qu’ils ont des sociétés plus saines avec lesquelles travailler. Pour des pays comme l’Angleterre et la France, l’Allemagne et la Suède, l’Italie et l’Espagne, le chemin vers le renouveau national sera beaucoup plus difficile.

RK : Quelles stratégies marchent le mieux pour les nationalistes ?

GJ : En politique et à la guerre, on doit attaquer l’ennemi là où il est le plus faible et là où vous êtes le plus fort. En ce moment, nos ennemis n’ont jamais été plus forts en termes de richesse et de pur pouvoir brutal. Les nationalistes, par contre, ont très peu de richesse et de pouvoir à leur disposition. Cependant, l’establishment n’a jamais été plus faible en termes de ses soubassements intellectuels et moraux, et la position intellectuelle et morale du nationalisme n’a jamais été plus forte. De plus, les gens qui dirigent nos pays sont complètement cyniques et corrompus, pour ne rien dire de ceux qui sont complètement déments et caricaturaux, alors que le nationalisme attire de plus en plus les gens les plus intelligents, les plus honnêtes et les plus idéalistes dans toutes les sociétés européennes.

Par conséquent, la bataille aujourd’hui doit être métapolitique : nous devons détruire la domination des idées antinationalistes, et nous devons organiser un mouvement nationaliste vigoureux, qui doit être composé non seulement de partis politiques, mais aussi de toute une sous-culture, avec des familles, des écoles, des sociétés, des think tanks, des événements culturels, des éditeurs, des artistes et des artisans, etc.

Puisque le nationalisme est basé sur des faits objectifs et des principes moraux que nos ennemis narguent, ceux-ci ne peuvent que devenir plus faibles, et nous ne pouvons que devenir plus forts, jusqu’au moment où nous pourrons nous emparer du pouvoir politique, protéger nos frontières, rapatrier les intrus, et inverser notre déclin démographique et culturel.

RK : Pour quand prédiriez-vous le succès du nationalisme dans toute l’Europe, et où commencera-t-il en premier ?

GJ : Il est dangereux de faire des prédictions précises, particulièrement parce que la première chose que l’histoire nous enseigne est qu’il faut s’attendre à l’inattendu, c’est-à-dire à l’imprévisible. Nous ne voulons pas être comme les sectes millénaristes qui continuent à prédire et à retarder l’Apocalypse. Les prophéties manquées peuvent être profondément démoralisantes. Au contraire, la meilleure manière de soutenir nos efforts n’est pas de proposer des prédictions trop précises ou des prévisions en rose ou d’encourager l’illusion que nous pouvons complètement contrôler les événements. Que nous avons établi un plan qu’il nous suffit de mettre en œuvre. Etape un, étape deux, étape trois, et ensuite la victoire.

Nous devons plutôt suivre l’éthique aryenne du devoir que vous voyez dans la Bhagavad Gita et dans Emmanuel Kant. Nous devons faire ce qui est juste et nous détacher des conséquences, que nous ne pouvons pas contrôler. Continuer à combattre. Ne jamais nous décourager. Ne jamais nous souiller avec des compromis. Toujours rester moralement dignes de la victoire. Nous pouvons contrôler cela. Nous pouvons contrôler nos propres actions, et notre propre dignité, mieux que nous pouvons contrôler les événements extérieurs. Et ensuite nous devons laisser les dieux décider des contingences. C’est de l’hubris de penser que nous pourrions complètement prédire et contrôler les événements.

Une attitude du même ordre qui se détache aussi de cette hubris est de considérer le combat non seulement comme un devoir moral mais aussi comme un jeu, comme une source de joie, donc comme une chose qui peut être recherchée comme une fin en soi, sans souci des conséquences. Le rire est la clé. Le rire est la glorification de notre propre supériorité. Nous ne croyons pas que nous méritons de gagner, si nous ne pouvons pas rire de nos ennemis. Et ils méritent amplement la moquerie. Cet esprit ludique est particulièrement attractif pour les jeunes et les types créatifs. Il est la source d’une richesse de slogans, de chansons parodiques, de vidéos, et de podcasts, et de campagnes de trolls qui sont en train de modifier les paramètres du débat politique. C’est du combat culturel – de la métapolitique – en action.

Nous pouvons, cependant, faire de très larges prédictions. Je suis très optimiste sur le fait que le nationalisme triomphera quelque part en Europe et se répandra. Pourquoi ? Parce que le nationalisme est la philosophie politique la plus adaptée à notre propre nature et avec les faits de la réalité, incluant les problèmes politiques les plus urgents auxquels font face les Blancs partout : des problèmes comme le déclin démographique, l’immigration de masse, la criminalité, et le conflit ethnique. Le multiculturalisme apporte le conflit, le chaos, la pauvreté, et la misère partout où il est adopté. La seule solution est l’Etat souverain ethniquement homogène.

Nous avons gagné toutes les batailles intellectuelles. Nos gouvernants sont intellectuellement et moralement en faillite. Mais les gens de notre peuple ne le savent pas encore. Dès que nous réveillerons un nombre suffisant d’entre eux, et dès que le pouvoir de l’establishment de plus en plus creux et fragile pour nous intimider et nous réduire au silence et à la conformité vacillera, un changement politique rapide sera possible. Nous avons vu cela avec l’effondrement du communisme, qui était simplement une autre version des mêmes mensonges qui règnent aujourd’hui.

Forteresses sur la frontière entre l’Estonie et la Russie

 

RK : Quel serait votre conseil pour un petit pays comme l’Estonie qui se trouve entre les sphères d’influence de Moscou et de Washington/Bruxelles ?

GJ : La raison principale pour laquelle les pays européens de l’Est sont réceptifs à l’Union Européenne et à l’OTAN en particulier est leur désir de se couvrir contre la Russie de Poutine. C’est mauvais parce que l’OTAN et l’Union Européenne sont des vecteurs de la décadence occidentale. Les Européens du Centre et de l’Est peuvent être militairement et économiquement plus faibles que l’Ouest, mais ils sont racialement et culturellement beaucoup plus sains, et ces derniers facteurs sont plus importants.

Par conséquent, je crois que les Européens de l’Est doivent prendre le contrôle de leur propre sécurité. Déjà, la Pologne, la Slovaquie, la République Tchèque et la Hongrie font partie du Groupe de Visegrád [4], une union économique et de défense englobant quatre des économies les plus dynamiques de l’Europe du Centre et de l’Est et plus de 60 millions de gens. J’aimerais voir se développer ce bloc indépendant.

Les pays baltes devraient être les premiers à le rejoindre, puisqu’ils sont au même niveau en termes de facteurs économiques et éducationnels. Finalement, un tel bloc devrait englober l’Ukraine, la Roumanie, la Moldavie et la Bulgarie, ainsi que la Biélorussie si elle quitte l’orbite russe. La Grèce et les anciennes républiques yougoslaves sont aussi des candidats. L’Autriche aussi. A sa pleine extension, un tel bloc compterait près de 200 millions d’Européens, largement de force à rivaliser avec les 145 millions de la Russie, dont beaucoup sont des non-Européens.

Ce bloc géopolitique était l’idée du dirigeant polonais de l’entre-deux-guerres Jozef Pilsudski, qui l’appelait Intermarium. Il y a un excellent et récent article [5] là-dessus sur Counter-Currents. Pour Pilsudski, bien sûr, l’Intermarium était un rêve impérial : la résurrection de l’ancien Commonwealth polono-lithuanien. Aucun Etat souverain ne signera pour la renaissance du Commonwealth polono-lithuanien ou de l’Empire austro-hongrois. Mais une fédération d’Etats souverains s’étendant de la Baltique à la Mer Noire éviterait que les nations européennes du Centre et de l’Est aient besoin de rejoindre l’OTAN et l’Union Européenne.

Un bloc Intermarium permettrait à la partie racialement et culturellement la plus saine de l’Europe de cesser de suivre l’Occident dans la décadence et au contraire de commencer à le conduire vers le renouveau. L’Est doit surmonter son complexe d’infériorité. Il doit se réjouir de sa richesse et de sa force. Matt Parrott m’a dit un jour quelque chose de très sage, qui est applicable ici : « Parfois, vous devez mettre de coté votre humilité, et diriger ».

RK : Eh bien merci beaucoup Greg. Cela a été très inspirant. Vous avez donné de l’espoir aux nationalistes en Estonie et dans toute l’Europe. Donc comme l’a dit Greg : soyez courageux, faites votre devoir, et riez de vos ennemis. Ils sont là seulement pour que vous puissiez rire d’eux. Donc passez une bonne nuit.

GJ : Merci infiniment. J’ai vraiment apprécié tout cela.